jeudi 27 mars 2008

A quelques mois des JO de Pékin : pour un boycott de la cérémonie d’ouverture


Depuis le discours du Dalaï-Lama le 10 mars et les émeutes qui ont suivi, la question tibétaine réapparaît sur la scène publique de nos démocraties occidentales. A quatre mois des JO, les tibétains ont bien compris qu’ils devaient saisir l’aubaine pour faire éclater leur colère aux yeux des observateurs extérieurs. Sous le joug chinois depuis 1959, le peuple tibétain a toujours suivi la voie pacifique de son leader le Dalaï-Lama et ses revendications d’autonomie de la région du Tibet. Mais les nouvelles générations, enfants de la colonisation confrontées aux inégalités criantes entre Hans et Tibétains, viennent de crier « stop ! ». Non à cette prison et à ce déni d’identité, Oui à la liberté ! C’est le cri démocratique d’un peuple sous tutelle !

Le passage à la démocratie des régimes autoritaires d’Amérique Latine ou –ce qui nous est plus proche- des pays communistes d’Europe de l’Est est le fruit d’une subtile combinaison d’un bouillonnement interne et d’une poussée externe. Les citoyens des Lundis de Leipzig ont manifesté des semaines durant pour une « liberté durable », tandis que les pays de la Communauté Economique Européenne de l’époque et les Etats-Unis n’ont cessé dès les années 1980 de revendiquer une démocratisation de ces régimes d’Europe de l’Est. Et que dire de Ceaucescu, tombé –en partie- par la pression des pays externes ?

Le rôle de la diplomatie en matière de démocratisation n’est plus à démontrer. Il n’est pas question d’ingérence mais de prise de position en matière de droits de l’homme et de libertés fondamentales. Le silence peut à l’inverse coûter très cher.

Les événements actuels du Tibet sont uniques. Les derniers grands mouvements de protestation remontent à l’année de la chute du mur de Berlin, c’est dire. Les démocraties du monde entier ont ici un rôle à jouer : il est de leur devoir de faire pression sur Pékin, afin de mettre fin à la tutelle chinoise sur le peuple tibétain. L’occasion ne se représentera pas de sitôt. Alors que la marmite bout, il faut pousser la main chinoise à soulever le couvercle.

Alors quoi ?
Les beaux discours ne suffisent pas. Un boycott des JO dans leur intégralité paraît difficile. Il ne s’agit pas de priver les athlètes d’une compétition sportive attendue. En revanche, l’appel d’Asie Reporters sans frontières à un boycott de la cérémonie d’ouverture pourrait faire son effet. Le sport est lui aussi politique : le président chinois va tout de même déclarer ouverts les JO, proclamant ainsi les valeurs du sport, tels le fair-play, la participation de tous, le respect des concurrents. Contraste saisissant avec la situation interne de son pays.

Si les chefs d’Etat des nations démocratiques du monde entier font figure de grands absents, Pékin recevra une claque en pleine figure. Un Etat n’est rien sans souveraineté externe, c’est-à-dire sans reconnaissance sur la scène internationale. Le gouvernement devra revoir sa politique envers le Tibet, mais également envers les autres minorités écrasées. Se sentant soutenu par l’extérieur, les victimes de la politique chinoise gagneront en courage.

Si, à l’inverse, les chefs d’Etat s’assoient les yeux fermés aux côtés des autorités chinoises, la cérémonie d’ouverture des JO sera celle de la consécration de la Chine dictatoriale –et la remise en cause des belles valeurs du sport. Pékin aura son feu vert pour maintenir sa domination sur le peuple tibétain, et ce, pour un certain temps.

Cette comédie a assez duré. Nos chefs d’Etat doivent prendre leurs responsabilités en main et réfléchir sérieusement aux conséquences de tels actes.

Contre une légitimation de la Chine moderne = pour un boycott de la cérémonie d’ouverture!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

aie aie aie ! à fond pour le boycott de la cérémonie d'ouverture ... le probleme est encore une fois économique, toujours celui ci qui passe devant la valeur humaine ... et certains athletes ont refusé d'aller ax JO déja (c'est important de voir que même les sportifs, pas premiers concernés, lancent un appel à l'intelligence, et l'humanité) ... c'est triste d'en arriver là mais a-t'on d'autres choix ? non ! et les JO ont souvent été le théatre d'actes humains, d'appel au secours, de pacifisme ... jesse owens, smith et carlos ... continuons ! si le sport peut aider à ca, servons nous en ... et la gloire, elle doit etre humaine et non économique ... aidons ces gens là ...


Antoine

Anonyme a dit…

OK pour le Boycott de le ceremonie, mais la realite economique française va être alors lise a rude epreuve ; les contrats chinois sont importants pour nous...les chinois ont ils besoin de la France??? seule une reponse européenne voire mondiale aurait du poids, mais la on peut s'interroger... la real politique...et puis il faut voir les reponses des hautes instances sportives (CIO, Fede internationnales) toutes plus corrompues les unes que les autres ; alles continuons a manifester notre mecontentement
Papou